Arnaud. Allo Marion ? Ça va aller, avec des jeunes mécaniciens ? Ah ! En plus, vous êtes quatre ?! Elles te suivent, les autres ?!!
Marion A. Ben oui, tu sais, le projet, c’est avec Capucine, Sylvine et Marion. Marion prend des photos. Capucine prend du son.
Arnaud. Des photos ?! Vous allez prendre des photos de jeunes ?! Mais c’est complètement interdit ! Il faut des autorisations putain ! Tu m’avais pas dit que tu voulais photographier des jeunes mécaniciens ! Bon. Attends. J’te rappelle. J’ai un double appel. Triple appel. J’te rappelle. Même Sylvine ?! Mais elle sert à quoi ?!! Et tu vas y aller avec ta toque dans les quartiers des jeunes dealers stéphanois ? Tu vas y aller telle quelle ? T’es sûre ? Telles que vous êtes ? Attends. J’te rappelle. Allo Marion ?
Marion A. Là c’est pas top je donne le bain.
Nestor. Maman, Héliette, elle n’arrête pas de me toucher le zizi.
Marion A. Non. Tu ne touches pas le zizi de ton frère. Arnaud. Attends. Oui. Non, mais parfait les jeunes, Arnaud. C’est à toi. C’est ton zizi. Personne ne te le touche.
Nestor. Oui mais c’est doux.
Marion A. Mais j’ai dit non.
Arnaud. Tu savais que les jeunes pratiquaient l’éjaculation faciale ?!
Marion A. Non ! J’ai dit non, Nestor ! C’est un interdit fondamental, Nestor, l’inceste, allo Arnaud ? oui hum hum ta sœur a déjà la paupière brûlée par des jeunes !
Arnaud. Donc j’ai pensé toutes sortes de jeunes plus un poème !
Marion A. Toutes sortes de jeunes plus un poème ?!!!
Arnaud. Oui ! Tu sais ! On n’est pas sérieux quand on a 17 ans. Rimbaud.
Temps.
Lis le poème, Marion. Calme-toi. Ça va aller. Ça va te protéger, le poème, Marion. C’est comme un talisman, un poème. Tu peux aller partout, avec un poème qui te protège. Tu peux rencontrer des jeunes avec aucune perspective d’avenir sans problème, lorsque tu as un poème.
Où il est putain mon recueil de Rimbaud ? Tiens. J’ai coché des pages !
Au bois, il y a un oiseau, son chant vous arrête et vous fait rougir.